Un coup. Juste un coup. Un coup et il aura la gloire. Et pour une fois de sa vie, il sera félicité pour une chose où il y met vraiment du siens. Ou il cherche à être le meilleur. Ou il cherche à se surpasser sans cesse. La sueur engendrée par un effort intense autant physique que phycologique lui couvre le visage. Il s’est dépassé à cet entraînement. Car il était rare qu’il soit sur le terrain. Stiles prit appuie sur ses pieds déjà enfoncé dans la terre mouillée et s’élance à toute allure dans les cages. Il voit à peine le gardien qui se met à courir droit devant lui. Il voit juste les cages. Juste la distance qu’il lui faut pour marquer. Sa crosse fermement serré, ses phalanges passaient à un blanc immaculé à force de serrer cette dernière. Il voulait croire. Il voulait y croire. D’un coup de coude contrôlé et calculé, il écarte le gardien devant lui qui va se laisser choir au sol. Plus que quelques pas. Juste quelques pas. Et il serait acclamé. Et pour une fois, il pourra être fier de lui. Juste une fois. Juste une fois. Ses paupières se referment avant de se rouvrir rapidement, surveillant les cages face à lui. Stiles y était presque. Il leva le bras pour tirer, commençant le geste horizontal vers le bas. Mais la balle n’arriva jamais dans les cages. Les acclamations n’arrivèrent jamais. Seul le goût amer de l’échec fut dans sa bouche. Après un moment de suspense où il n’entendit plus rien, ne vit plus rien, ne réfléchissait à plus rien, la réalité le frappa violement. Tous ses membres criaient le martyre et lui criait la défaite cuisante. Il ne fit aucun mouvement, dévisageant juste derrière son casque son adversaire qui l’observait du coin de l’œil pour faire l’estimation de ses blessures. Mais ses blessures ne sont pas visibles. Ses blessures ont toujours été émotionnelles et personne ne s’en ai préoccupé. Ravalant le sanglot d’impuissance qui menaçait d’éclater, il donna un simple petit coup de coude pour le faire réagir. Les rires de ses camarades le blessaient encore plus et il voulait partir très rapidement d’ici. Le gardien lui lança un regard qui en disait long sur ses excuses qui n’intéressait pas Stiles avant de finalement se relever, tendant une main à l’hyperactif qui refusa, s’enfuyant dans les vestiaires.

L’eau ruisselait sur sa tenue d’entraînement. Il ne désirait même pas se changer. Car il savait que même s’il retirait cette couche de vêtement, l’échec serait toujours là, au-dessus de lui. Posant sa tête sur le carrelage froid de la douche, il serra les poings jusqu’à s’écorcher les mains pour ne pas pleurer. Stiles n’avait pas pleuré la mort de sa mère. Alors il ne pleurerait pas pour un nouvel échec. Il devrait même y être habitué à tout raté. Scott excellait dans l’excellence alors que lui, misérable humain n’était bon qu’à embêter le monde par ses phrases à rallonges qui cachaient une douleur sourde. Mais personne ne la voyait cette douleur qui le bouffait de l’intérieur. Tout le monde voyait en lui un gamin surexcité qui aurait juste besoin de se la fermer par moment. Et puis il se voyait pas aller vers son père pour que son paternel efface cette douleur depuis trop longtemps présente. Il avait ces problèmes. Et puis son père avait perdu son boulot un moment à cause de lui. Alors il n’avait pas à rajouter une couche avec ses petits problèmes d’adolescent. Ses yeux se referment de désespoir alors qu’il cache tout ça au fond de lui, derrière le sarcasme. Stiles retire son casque pour le poser sur le banc proche de lui et entreprit de retirer son équipement, toujours sur l’eau qui coulait. Mais il avait trop chaud. Il étouffait intérieurement. Et la douche ne suffirait pas pour arriver à lui faire du bien. Ses yeux se plissèrent de plaisir face à l’idée qui venait de naître dans son esprit. Il n’y avait pas pensé plus tôt l’idiot !

Fouillant dans son sac, il sortit vainqueur son maillot de bain et après un coup d’œil sur l’entraînement qui continuait de suivre son court, le jeune Stilinski partit pied nu vers la piscine du lycée avec la délicieuse intention d’y prendre un bain d’après-midi bien reposant. Evitant de prendre les couloirs trop fréquentés. Il savait que s’il se faisait prendre, il en prendrait cher. Par le coatch et le proviseur. Passant une main dans ses cheveux par réflexe alors qu’il prenait un escalier qui menait droit à la piscine, il ne put retenir le sourire de joie qui fleurit sur ses lèvres en se souvenait d’une résolution qu’il avait pris après l’affaire du kamina réglée. Ne plus se raser les cheveux. Les laisser pousser et battre la même longueur que Derek. Et c’était un franc succès. Il était encore plus mignon comme ça d’après les dires d’une élève qui n’avait pas hésité à l’aborder et à le draguer. Mais Stiles avait refusé. Car sa vie en ce moment ne lui permettait pas d’histoire de cœur. Enfin. D’histoire de cœur « extérieur » à ce qui se passait autour de lui. Mais le compliment lui avait fait plaisir et il comprit que son choix avait été le bon, pour une fois. Sortant de ses réflexions, Stiles se figea d’effroi. La porte de la piscine avait déjà été ouverte. Cela ne voulait dire qu’une chose ; quelqu’un était déjà là. Tout de suite, il se souvenu de la fois où Derek, le kamina et lui avaient fait un tour dans la piscine. Plus exactement, Derek avait fait un tour dans la piscine mais au lieu de démontrer à Stiles que les loups nageaient aussi bien que les chiens, il avait coulé. Alors l’humain avait suivi ses instincts et sauté dans l’eau pour le récupérer. Prenant une longue respiration, il se dit dans sa tête que ce n’était rien, que le kamina n’était plus là, qu’aucune autre menace ne planait sur la ville et qu’il allait finir sa vie sans aucun problème. Il resta encore une micro seconde devant la porte ouverte avant de la pousser et de pénétrer dans la salle. Stiles vint s’approcher du banc où il mettait d’habitude ses affaires pour se changer rapidement. Alors qu’il était de dos, finissant de mettre de l’ordre dans ses affaires, une voix le stoppa dans son élan. « Stiles ! »

Son souffle se bloquait dans ses poumons alors qu’il se tournait lentement vers l’origine de la voix. Erica. Il ne c’était pas trompé. Elle était bien là. Mais qu’est-ce qu’elle faisait ici ? Sûrement la même chose que lui avait envie de faire ; plonger dans la piscine. Il essaya de répondre, la bouche ouverte mais aucun son n’en sortit alors il la referma et garda le silence. C’était mieux ainsi. «T’as intérêt à être convaincant pour que je ne passe pas ma colère sur toi ... » What ? Stiles avait mal entendu peut être ? Après l’avoir assommé avec le propre moteur de sa Jeep et jeter dans une poubelle, la louve voulait maintenant se servir de lui comme d’un vulgaire punching-ball. Et puis. Oh My God. La voilà qui sort, seulement vêtue d’un maillot de bain. Il eut une minute où le jeune humain ne put rien dire ni même faire un geste. Il ne savait pas quoi faire et ne désirait en aucun lien souffrir à la place d’autre. Esquivant un pas pour se reculer, finalement, il avança d’un pas vers elle. Il ne la provoquait pas. Il n’était juste pas homme à être soumis, même à plus fort que soit il continuerait à se battre. Baissant la tête sur sa tenue adapté à ce genre d’endroit, Stiles lui répondit : « Je n’ai pas à me justifier du pourquoi du comment qui m’amène ici Erica. Et puis c’est pas ta piscine quoi. » Son humour légendaire semblait l’avoir abandonné pour un petit temps, le laissant seul avec son sarcasme. Stiles ne fit pas attention à la louvette pour descendre par la petite échelle dans l’eau, désirant ce moment où l’eau chaude de la piscine rencontrerait sa peau. Et même s’il avait chaud, cela lui faisait un bien fou. S’éloignant des bords, il fit quelques brasses avant de revenir s’appuyer sur le bord. « Je sais que je te dérange mais j’en rêve depuis un long moment. Tu peux me rejoindre. A moins que tes capacités en natation soient aussi brillantes que celle de Derek. » Un petit rire pour accompagner sa tirade et il plongea ses yeux dans ceux de la belle Erica sans s’attarder sur ses courbes même si ses hormones et sa curiosité lui criaient de jeter un coup d’œil. Il voulait sa permission et puis non, il n’était pas de ce genre-là. Il était d’aucun genre. Il était juste Stiles.