HJ : Je suis pas bien douée pour les ouvertures, je me rattraperai à ma prochaine réponse

i remember the softness of your skin

Une mortelle. Une simple humaine. Son regard l’avait envouté. Parmi toutes ses vermines sans intérêt, elle l’avait ébloui. Au début, il s’était dirigé vers la sortie, la nette impression d’être de trop. Il l’avait toujours eu cette sensation désagréable de n’être pas à sa place. Longtemps il l’avait cherché sa place pour finalement découvrir qu’elle était en bas, en Enfer. Au moment où il allait passer la porte, il s’arrêta. Décidément, il ne pouvait pas partir. L’âme de la mortelle l’appelait à lui. Et sans rien comprendre, Lucifer vint l’aborder et lui faire la cour. Il a toujours été fort aux jeux de l’amour. L’amour était à deux pas de la haine en même temps. Et il savait parfaitement discerné les deux sentiments. Il haïssait son Père, il haïssait ses frères. Il aimait son Enfer, il aimait ses enfants. Et savait distinguer sans mal l’ami de l’ennemi. Même s’il n’avait pas beaucoup de personne qu’il pouvait appeler ‘ami’, dont il pouvait donner la confiance. Non. Il y réfléchissait encore maintenant et personne n’avait les qualifications pour avoir sa confiance totale. Mais pourtant, cette nuit-là, cette soirée-là, il avait mis de côté ses problèmes. Il s’était concentré juste sur elle. Jamais il n’aurait pensé qu’une humaine l’aurait laissé prendre ainsi une chose importante pour elle sans riposter. Lui qui croyait les mortels attendre la/le bon(nne) pour lui donner sa virginité, cette petite elle, n’avait même pas cherché à savoir son nom, lui avait donné sans hésitation. Et le pire de tout cela ? Il avait été doux avec elle. Lucifer s’était fait tendre, attendant qu’elle soit prête et plongé dans les abysses du plaisir pour y soutenir son propre plaisir. Il se demandait encore pourquoi. Comment. Pourquoi il avait été doux ? Comment avait-elle fait pour l’ensorceler alors qu’elle n’était qu’une humaine. Ses questions cherchaient toujours un parce que. Mais peut avec ce parce que à ce comment et ce pourquoi. Même lui n’y trouvait aucune réponse. Et pourtant, il y réfléchissait.

Cela faisait maintenant trois jours qu’il s’était enfermé dans une de ses salles en Enfer, une qui lui était réservée exclusivement et il avait passé ses trois jours entiers à chercher ce parce que. Lucifer avait quelque peu délaissé son corps occasionnel et maintenant qu’il se le révélait, se sortant de ses questions sans réponse, il se réprimandait. Combien de fois Lucifer s’était dit de faire attention à son hôte ? Combien de fois il s’était dit que sans ce corps, il n’allait pas pouvoir appliquer ses plans de vengeance ? Soupirant, il se mit face à son reflet et fit d’un claquement de doigt le nettoyage express de son vaisseau. Cheveux en bataille comme s’il sortait d’une douche, le Diable se penchait alors sur ses vêtements. Tous pleins de sang, de tâche, de saleté. Tous sales. Devait-il simplement les nettoyé d’un autre claquement de doigt où devrait-il se chercher d’autre vêtement ? Réfléchissant sur la possibilité de sortir, Lulu abandonnait vite cette idée et laissait son regard courir sur cette pièce qui était à nouveau sienne. C’était les avantages d’être roi et prince de son empire. Même si les démons avaient aussi leurs ‘chambres’, celle de Satan était bien plus spatial et plus belle. Un petit sourire étirait ses lèvres. Elle était bien la vie. Même s’il manquait encore quelques objectifs à sa liste de chose à faire, retrouver son empire, retrouver ses enfants, retrouver les mortels étaient réellement délivrant pour lui. Retrouver toutes les choses qu’il avait bâties. Des choses qu’il avait acquérir qu’on lui retirer des mains injustement selon lui. Fermant les yeux, il laissait son esprit divagué pour penser à n’importe quoi qu’il pourrait s’y accrocher. Mais il reprit rapidement conscience, découvrant à cause de cet humain ravagé par la culpabilité d’avoir perdu sa défunte femme et son fils qu’il avait changé d’endroit sans même s’en apercevoir. Cet hôte influençait vraiment ses temps libres où il laissait son esprit divagué. Observant les alentours, laissant ses yeux d’humain s’habituer à la lumière, il reconnut l’endroit aussitôt. La chambre de Nick. Cet hôte faisait vraiment des siennes. Il faut dire, Lucifer, cruel soit-il, laissait beaucoup de liberté à son hôte. Au fond, il compatissait pour cet homme qui avait perdu les deux choses les plus importantes de sa vie. Un parfait inconnu les lui avait arrachés alors qu’il avait toujours été sage, croyant et fidèle à la cause de Dieu. Mais son Père avait créé les Hommes. Et il lui avait demandé de se soumettre à eux, d’être à leur disposition. Et jamais Lucifer ne se laisserait marcher sur les pieds par ces vermines. Mais à cet instant, il était obligé de se mêler à eux. Dans le corps de père de famille décimée, il n’avait pas beaucoup de temps devant lui avant que la peau de son hôte ne se dissout et qu’il n’explose avec lui, son corps d’humain ne supportant pas sa grâce trop puissance. C’est pour ça que quarante ans avant au paravant, il avait été contacté par Azazel qui avait décimé un couvent entier pour simplement lui parler. Il lui avait signalé que Lilith allait devoir être tué de la main d’un enfant spécial, d’un enfant qui serait plus tard, son vaisseau.

Reprenant vite contenance sur ses souvenirs qui revenaient en force, ne désirant pas être impuissant devant son hôte. Car il ne l’était pas, impuissant. Il était Lucifer, l’Archange Dechu, le Roi des Enfers. Et ce n’était pas un humain de pacoti qui lui ferait se mettre sur ses gardes. Mais il n’eut pas le temps de penser à plus ou même de se rediriger vers son empire dans le bas-monde. Une force surnaturelle lui attrapait le bras et le tirait à elle. Il résistait un instant avant de s’y laisser aller, préparant déjà une attaque possible. L’ancien ange de lumière apparût alors dans ce cercle mais fut plus qu’étonné de ne pas y voir face à lui un fusil pointé vers sa poitrine. Baissant les yeux sur sa nouvelle prison, il ignorait la présence qui l’avait invoqué pour s’attaquer au sort en lui-même. Une belle croix satanique, étoile à cinq branches entourées d’un cercle parfait. Du joli boulot. Relevant le regard vers celui qui l’avait appelé pour le féliciter et lui demander plus ou moins gentiment de le laisser partir, il fut arrêté aussitôt. Kimerly. Que faisait-elle ici ? Comment connaissait-elle son identité ? Etait-elle donc par hypothèse une chasseur ? Un sentiment de trahison se fit ressentir chez Lucifer alors qu’une colère, balayant ainsi ce sentiment de lâche, fit son chemin dans son corps. « Je pensais que les humains ne couchaient pas deux fois d’affilé avec un parfait inconnu. Même s’il semblerait que tu en saches plus sur mon identité. Joli cercle mais il y a une imperfection sur l’étoile. » Fit-il avec désinvolte et rancœur en avançant sa main pour rencontrer la barrière de sa prison. La douleur fut immédiate mais il attendit encore quelques secondes avant de la retirer. S’intéressant sur les pores de sa peau brûlée vive et déchiqueté se reconstruire à une vitesse impressionnante. « Je comprends ce que tu ressens. Je ne le partage pas mais je le ressens. Tu te sens trahis. Tu te dis que c’est le Diable qui a pris ta virginité. Que tu étais pure comme la vierge Marie et te voilà salit, à la différence d’elle. Tu te dis sûrement aussi que je n’aurais pas pu te dire directement que c’était moi, l’Archange Dechu que les prêtes évoquent à tous bouts de phrases. Chérie, tu es mortelle, tu n’es rien pour moi. Tu es peut être tout pour notre Père, pour les angélots ou même les créatures d’Eve mais pour moi tu n’es rien. Qu’une vermine de plus. Alors ne partons pas fâché et libère moi. » Certes, il n’aurait pas tenu un tel discours en temps normal mais il tenait juste à la faire réagir, la faire parler le temps qu’il établit une connexion avec le démon le plus proche, qu’on puisse lui venir en aide. Car là, dans cette prison, il était sans pouvoir, presque innocent, impuissant, inoffensif. Même s’il était déjà, devant elle, impuissant. Il se trouvait si humain en sa présence. Une drôle d’impression qu’il n’aimait pas spécialement.