Quand on était seul, vraiment seul chez soit à longueur de journées, le temps pouvait-être très long et on s'ennuyait rapidement, voilà pourquoi j'avais cherché un emploi, pour éviter de traîner chez moi à rien faire. Certes ce n'était pas le boulot idéal, j'avais des revenus, de quoi vivre, et je ne me languissais quasiment jamais à la maison, en prime avec la meute j'avais beaucoup à faire, donc dans un sens ce n'était pas plus mal. Puis ce week-end il y avait une collecte de fond pour des recherches médicales contre une maladie dont on avait pas encore trouvé de remède, chaque lycéen devait ramener des affaires qu'il n'utilisait plus ou des objets inutilisable pour faire une sorte de brocante. Je m'y étais inscris, de toute façon je n'avais rien de mieux à faire et si c'était pour la bonne cause, cela m'allait parfaitement. Si bien qu'en deux jours de temps, j'avais réunis deux cartons, surtout des affaires de mon père, autant se débarrasser des choses que je n'aimais pas, donc des souvenirs de mon géniteur que je haïssais plus que tout au monde, que j'aurais aimé que ma mère ne se soit pas barrée de la maison, mais il était trop tard, et j'avais également perdu mon frère qui était parti à l'armée, j'étais résolument seul. Dans un sens je devrais être content, pas d'autorité, je pouvais faire ce que je désirais, mais malheureusement, j'avais besoin d'avoir des règles, que quelqu'un ait de l'autorité sur moi, qu'on m'aime pour ce que je suis au fond de moi et non pour ce que je suis devenu avec la morsure de mon alpha.

Mes deux cartons dans les bras, je m'avançais vers un gymnase de la ville, c'était là-bas que se déroulait la collecte. J'espérais voir des amis, mais il ne fallait pas trop rêver, dans un sens j'étais probablement le seul crétin à faire cette œuvre caritative. Tant pis, j'étais là et je ne ferais pas demi-tour, j'allais au stand qui m'était réservé et défaisait les affaires que j'avais pris : des verres en cristal, la collection de stylos plumes de mon père, et quelques autres bricoles en tout genre. Je finis par m'installer sur une chaise attendait patiemment. Les gens venaient, passaient, parlaient entre eux, et moi j'étais un pauvre crétin tout seul. Certains avaient de la compagnie pas moi. De toute façon Stiles et Erica devaient probablement être occupé, ma cousine de même, et Grace était au travail. Dommage pour moi. Je finis par attraper mon téléphone portable et vogua un peu sur le net quand un homme s'avança vers mon étalage. Il était impression, carré d'épaules, des bras musclés, des cheveux bruns coiffés en bataille, des yeux bleus foncés et par dessus tout des lèvres délicatement pulpeuses. Je me sentis devenir petit face à lui, j'aurais juré qu'il aurait pu me briser en deux facilement, et de quelque façon. C'était impressionnant, si bien que je ne dis rien, je me contentais de l'observer, jugeant de ce que je pouvais lui dire ou non. J'avais l'impression d'être insignifiant à ses yeux, et ça m'irritait légèrement. Je n'étais même pas sûr qu'il m'ait regardé, dans un sens ça m'arrangeait. Puis quelque chose me frappa immédiatement. Je le connaissais ! Enfin je l'avais déjà vu, au lycée pour être exact, dans ces lieux où l'on restait assis derrière une chaise et où l'on s'ennuyait à mourir. Le nouveau surveillant, voilà, je ne savais même pas comment il s'appelait, la honte. « Vous serez pas le nouveau surveillant ? J'ai l'impression de vous avoir déjà vu. » Puis quand il se retourna pour me regarder, je ne pus qu'avoir un sourire timide sur le visage, si c'était bien lui, dans un sens je n'aurais pas l'air idiot. Tant mieux, parce que je n'aimais pas qu'on me tourne en ridicule. « Si, c'est bien vous. Je m'appelle Isaac, du moins Isaac Lahey, j'suis en dernière année. » Pourquoi me mettais-je à lui raconter ma vie ? Aucune idée, en plus il devait déjà le savoir, mais tant pis, c'était trop tard, et les retours en arrière n'étaient malheureusement pas possible, pas encore, mais je ne connaissais pas tout le monde surnaturel, j'étais persuadé qu'il devait exister un moyen pour retourner dans le passé. J'avais l'air ridicule, et manque de bol, je me mis à rougir. Quel crétin. Je finis par baisser le regard et ranger mon téléphone portable dans la poche de ma veste en jean et m'installa correctement sur ma chaise.

Je ne comprenais pas pourquoi ce garçon m'intimidait, j'étais un loup bon sang ! Je devrais être capable de dominer n'importe qui, mais cette fois-ci, j'avais face à moi quelqu'un qui en savait beaucoup plus que moi à en juger son regard plein de sagesse, je ne savais pas s'il connaissait l’existence du surnaturel, mais à en juger son odeur, il n'était pas une créature, c'était un simple humain à mes yeux. A en juger les traits de son visage il était jeune, dans la vingtaine, et par la marque de ses vêtements, c'était un riche, quelqu'un qui n'avait aucun mal à s'habiller. « En tout cas je suis enchanté de vous rencontrer en dehors du lycée. » dis-je en lui présentant ma main afin qu'il la serre. Mon dieu, j'étais complètement fou, ça se tombe il était bourré de tic et toucher un corps étranger le dérangeait, un peu comme l'autre fou à la télévision dans une série policière qui se nettoyait les mains à longueur de journée. Oui j'avais quand même une culture cinématographique, même si je ne regardais que très peu la télévision vu que je n'avais pas le temps. Une fois de plus pas de retour en arrière possible, je ne pouvais pas retirer ma main, ça ne serait pas poli, alors j'attendais qu'il me la serre, et s'il ne le faisait pas, j'aurais l'air encore plus idiot que je ne l'étais déjà. Foutue impulsivité que j'avais qui me faisait faire des choses complètement insensée.