ERISAAC. + « The friends who stuck together. »

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Le week-end était enfin arrivé, et pour une fois je m'étais imposé d'en profiter au maximum au lieu de plancher sur les devoirs et mon boulot, j'avais posé une journée de congé exprès afin de pouvoir me relaxer chez moi ou dans les rues de Beacon Hills. En ce merveilleux samedi ensoleillé, j'avais prévu dans la journée d'aller courir un peu dans le parc, bah oui même avec ma condition de lycanthrope il fallait que je garde la forme et ce n'était pas en me tournant les pouces que ça allait se faire. Bon avec les entraînements de Lacrosse j'avais mon quota d'heures de sport, mais disons que ça ne me suffisait jamais, j'adorais me dépenser, jouer avec mes limites et tenter de nouvelles choses. Je faisais tout cela pour ressentir quelque chose en moi, l'adrénaline, l'excitation et bien d'autres sensations que j'adorais. Vêtu d'un simple short, d'un t-shirt et de mes baskets j'étais tranquillement dans le parc entrain de fouler le sol, mes écouteurs sur les oreilles, j'avais un son assez rock qui me donnait la cadence. Une fois midi arrivé, je finis par rentrer chez moi et commencer à me préparer un repas composé de viande saignante – loup oblige – et des pâtes, ouais bon certes je n'avais pas les moyens, mais mon côté carnassier m'obligeait à consommer de la viande, c'était la seule chose que je m'autorisais réellement, surtout que mon salaire ne m'aidait pas vraiment. Mon repas terminé, je me mis à chercher quoi faire dans l'après midi, et instinctivement je trouvais rapidement, j'avais la chance d'avoir mon jardin séparé des autres, et de grandes haies qui couvraient ce que je pouvais faire dedans, si bien que j'avais fais installer un sac de frappe accroché à un arbre et une sorte de machine qui envoyait toutes sortes d'objets, un vieux lanceur de balle de tennis que j'avais récupéré et bricolé de façon à ce qu'il projette des objets coupants tels des couteaux, des balles en métal, bien entendu je n'étais pas très bon bricoleur, alors j'avais demandé à un garagiste de faire en sorte de pouvoir mettre un système de rotation et de vitesse, si bien que grâce à ça j'arrivais à m'entraîner à esquiver les projectiles grâce à mes capacités de loup. C'était bien pratique comme engin sur le fond.

Dans ma salle de bain, quasiment nu (oui j'aime bien me détendre chez moi, si bien que je ne sui qu'en boxer généralement, et cette fois-ci ça n'échappe pas à la règle), je regardais mon reflet dans la grande glace tandis que je mettais des bandes sur mes mains afin de les protéger lorsque j'allais m'entraîner à boxer sur mon sac de frappe. J'avais eu la mauvaise expérience une fois de me faire des brûlures sur les phalanges, certes j'avais finis par cicatrisé, mais disons que sur le coup ça piquait quand même, puis fallait l'avouer, les bandages ça fait plus classe. J'avais entendu parler de nouveaux meurtres dans les environs d'ailleurs, mais je n'avais pas eu de nouvelles de Derek, alors je ne me penchais pas trop la dessus pour le moment, je n'étais pas masochiste et ne souhaitait pas risquer ma peau avec des choses qui pourraient dépasser mes capacités de simple bêta. Certes j'étais plus fort que pas mal de monde, mais je connaissais mes limites même si comme dit précédemment j'adorais les refouler. Peut-être devrais-je arrêter de voir le côté esthétique de la chose et me concentrer sur le pratique, mais au fond, j'aimais bien quand ça claquait et en mettait plein la vie, non je ne suis pas volage, c'est juste que comme j'étais plutôt effacé dans le passé à cause de mon père et de ce qu'il me faisait, que j'avais acquis – maintenant que j'étais « libre » – un goût certains en matière d'apparence. Mon dieu, c'était quoi ces raisonnements à la con ? J'arrachais rapidement les bandelettes que je mis à la poubelle et descendit les escaliers quatre à quatre. J'allais dans la cuisine afin d'aller chercher de quoi me désaltérer. J'ouvrais mon frigidaire et pris une bouteille d'eau fraîche, bouteille avec laquelle je bus directement au goulot. Je finis par entendre quelqu'un frapper à ma porte, comment n'avais-je pas pu entendre les pas de la personne sur l'allée ? Réponse simple, j'avais encore mes écouteurs sur les oreilles. Je les enlevais rapidement et dis à voix haute et bien audible « Entrez ! » De toute manière, si il ou elle avait frappé ça ne pouvait pas être quelqu'un de méchant, sinon la porte aurait été défoncée en deux temps trois mouvements. Alors je faisais plus ou moins confiance, puis de toute manière je pourrais m'enfuir rapidement, ce n'était pas les issues qui manquaient dans cette maison, ni même les endroits blindés où je pourrais me cacher, mais se cacher n'est pas une bonne idée, autant mettre un panneau avec marqué : attendez que je meurs. Sans le vouloir je sentis mon rythme cardiaque s’accélérer, ce qui était chez moi n'était pas humain, c'était une certitude, si bien que je sentais ma forme de demi-transformé sur moi sans que je n'y puisse rien. Puis sans que je contrôle mes mouvements, je me sentais décollé et courir vers l’intrus pour le plaquer au sol en montrant les crocs.

Une belle après-midi pointait sur Beacon Hills, un soleil radieux comme beaucoup de gens appréciaient. Un léger vent qui rafraîchissait le tout, une atmosphère énergique au rythme de la vie quotidienne, en tout cas, tous ces éléments annonçaient que ce début de week-end allait être des plus profitables pour la jolie blonde qu’était Erica. Ces derniers jours ont été pour elle une véritable révélation, tout ce qui s’était passé avec sa transformation, son entrée dans la meute de Derek mais aussi ces affaires surnaturelles dont elle avait vaillamment pris parti, il fallait dire que la vie de la jeune Reyes a pris d’un seul coup une accélération considérable. Ses parents étaient loin de comprendre ce changement soudain d’attitude mais ne se posaient pas plus de questions que cela. Ils étaient quand même heureux de ne plus voir la prunelle de leurs yeux rentrer avec une mauvaise mine, les yeux parfois affublés de larmes. A présent, Erica leur respirait de vie, d’une force mentale nouvelle, ce qui les rendit plus heureux, bien qu’ils fussent loin de se douter de ce que leur fille était devenue. Erica de son côté faisait tout pour les éloigner de la lycanthropie, afin qu’ils aient une vie encore normale. C’était sans doute mieux pour eux de savoir qu’elle s’était faite une bien meilleure réputation aux yeux des autres, qu’elle était enfin elle-même et non plus la petite fille timide qui se laissait faire par tout le monde. Elle avait une nouvelle vie, et c’était tout ce que sa famille lui souhaitait.

La semaine qui venait de s’écouler a été teintée de tous les honneurs que l’on faisait aux plus belles et populaires filles du lycée. Avec son caractère de dominante, elle se trouvait toujours des personnes avec qui s’entourer en plus de ses partenaires de meute. Au début, la jeune louve avait trouvé ça assez déplacé mais finalement, on s’y faisait avec le temps et se sentir une fille de la même stature que Lydia était tout de même d’une sensation de puissance non négligeable. De plus qu’elles se faisaient constamment la guerre pour savoir laquelle des deux était la meilleure à ce petit jeu de popularité. En effet, c’était peut-être assez puéril comme réaction mais il fallait bien avouer qu’Erica s’en amusait plus qu’autre chose. A présent, elle pouvait se permettre des choses qu’elle n’aurait pas pu faire avant la libération procurée par Derek, elle n’allait donc pas se priver pour laisser Lydia régner sans encombre en tant que reine du lycée.

Cette après-midi était donc une bonne occasion pour Erica de poser un peu tous ces événements écoulés et de faire un tri sur tout ce qui venait de se passer. Elle avait besoin de remettre tout cela à plat afin de reprendre un peu le contrôle de ses pensées. Son accrochage avec Lydia, sa petite discussion avec Stiles à la piscine … Comment et avec qui allait-elle agrémenter son week-end ? La jolie blonde qui avait toujours une idée derrière la tête se retrouvait aujourd’hui à court d’idées bizarrement. Elle décida donc d’aller traîner un peu dehors, pendant que ses parents semblaient dormir encore. La louvette allait bien pouvoir trouver quelque chose à faire sur le chemin.

L’air frais faisait doucement frémir sa peau bien qu’Erica appréciait ressentir une légère sensation de froid sur elle. Cela permettait en quelque sorte de rester éveillée et puis, il fallait bien avouer que cela n’avait jamais fait de mal à personne. Erica était loin d’être une fille frileuse, juste sa petite veste en cuir qu’elle adorait avec un léger top, cela faisait largement l’affaire. De noirs talons aiguilles clignant le sol, sa démarche en fut que plus féline et attirait l’attention. Elle longea alors machinalement le long de sa rue et arriva alors vers la sortie de Beacon Hills, où se trouvait la petite maison d’Isaac … Voilà qu’elle allait être sa distraction de l’après-midi ! En effet, en y repensant, Erica et lui n’avaient jamais vraiment eu de bonnes discussions comme ils aimaient depuis tout ce temps à chasser les problèmes surnaturels de la ville. Il ne s’attendrait pas forcément à ce qu’elle décide de venir le voir en plus … Bonne occasion pour un petit effet de surprise dont Erica en avait précocement le secret.

Ni une ni deux, notre jolie louve passa alors le portail de la maison de son ami Beta et passa sur le perron, entrant alors discrètement de par sa porte et la referma derrière elle. En effet, Isaac se trouvait bien là, de part son « Entrez » significatif et aussi par la prescience de ses sens lupins qui avaient signalé assez clairement sa présence. C’était tout de même un bon avantage d’être une lycan finalement. Même si on avait tout ce que l’on voulait d’une manière assez forte et subtile, les petits atouts à côté étaient tout de même bien utiles, on ne pouvait pas dire le contraire … Mais infaillibles ? Pas toujours, car une seule seconde suivait son entrée que deux grands yeux jaunes la plaquèrent alors au sol, et Erica ne manqua pas de pousser un petit cri de surprise, ne s’attendant pas une seule seconde à être servie de cette façon-là. Isaac avait l’air très joueur sur ce coup-là, les crocs sortis marquant sa position de force, la louve ne fut pas du tout d’accord de ce tel acte de soumission. Elle fit alors de même avec ses yeux de louve et de par sa force de Beta, releva alors Isaac pour le plaquer contre le mur d’à côté. Inutile de dire qu’elle détestait se laisser faire, même si elle savait bien qu’au fond, le jeune Lahey ne lui voulait aucun mal, c’était chose certaine. Esquissant alors un faible sourire, Erica tint alors quelques instants la pression sur les épaules du jeune loup pour calmer un peu le jeu : « Alors, c’est comme ça qu’on accueille ses amis Isaac … ? Sur le coup, tu m’étonnes, vraiment ! » Autant dire qu’elle aurait fait autrement, Erica aimait pourtant beaucoup cette singularité qu’avait Isaac et donc prit cette entrée au second degré, et décida alors de le laisser libre de ses mouvements en lâchant ses épaules, toujours avec un sourire joueur aux lèvres. Elle put donc remarquer que son ami était assez peu vêtu, ce qui contrairement aux apparences était assez loin de la déranger : « … Surtout envers les femmes, décidément, t’as toute une éducation à refaire. » Dit-elle avec une pinte d’humour. La louve avait toujours aimé être un peu non-fine avec ses amis, Isaac étant bien sûr loin de faire exception. Se collant alors au mur d’en face, croisant les bras pour toute réponse, Erica ajouta enfin : « Bref, je passais dans le coin, ça fait longtemps qu’on n’a pas eu un peu de temps ensemble hors de la meute. » On pouvait la traiter de tous les noms, lui trouver tous les défauts du monde, mais la jeune Reyes restait fidèle à ses amis en n’importe quelle circonstances, et lorsque l’un d’eux venaient à lui manquer, la louve s’arrangeait toujours de façon à croiser leur chemin.

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J'avais certes agis sur un coup de tête en sautant littéralement sur l'intrus chez moi, mais j'avais bien raison, par les temps qui passait, valait mieux être sûr et je ne pouvais compter que sur moi même et sur ma meute, si bien que je devais faire perpétuellement attention à moi. En prime avec ces histoires de démons et tout le bazar, je commençais à être légèrement perdu, limite à devenir maboule. Puis lorsque j'étais sur la personne, je me rendais compte en réalité de la véritable identité de cette dite personne et mon cœur s'arrêta à moitié. Je venais de sauter sur ma petite blonde préférée, malédiction. Pas que j'ai peur d'elle, loin de là, même si elle était plus féroce que moi, femelle obligeait, mais je savais que de toute manière en combat je la dominerais facilement vu que j'étais chez moi et que je connaissais cette maison comme ma poche. Il me suffisait de réfléchir rapidement – oui ça m'arrivait – et de prendre la meilleure des solutions afin de la prendre par surprise et de la forcer à lâcher prise. J'étais fluet et c'était ce qui faisait que j'étais bien plus rapide que Scott ou même Derek qui eux avaient leur masse corporelle à porter. Bien que j'appréciais cette dernière. Enfin bref là n'était pas la question. Elle reprit le dessus rapidement parce que je ne m'étais pas concentré, surtout qu'en même temps vu que j'avais vu que c'était Erica, j'avais immédiatement relâché ma pression. Elle m'attrapa et me plaqua contre le mur et me sourit pour tenter de me calmer alors que j'étais parfaitement calme pour une fois : « Alors, c’est comme ça qu’on accueille ses amis Isaac … ? Sur le coup, tu m’étonnes, vraiment ! » En même temps il y avait de quoi. Elle me relâcha et je secouais mes épaules afin de les faire craquer vu qu'elles me faisaient mal. Elle détailla d'ailleurs ma tenue qui était quasiment inexistante, tant pis, si la vue lui plaisait je n'allais pas lui enlever. Puis maintenant qu'on s'intéressait à moi vu que j'étais un lycanthrope, je n'allais pas me plaindre, malgré le fait qu'il y ait plusieurs cicatrices visibles sur mon corps qui datait d'avant ma morsure. « … Surtout envers les femmes, décidément, t’as toute une éducation à refaire. » Je souris également, elle était la seule à avoir le droit de plaisanter à propos de ça avec moi, les autres je n'aimais pas. Vu que j'avais été battus, l'éducation, je n'en avais pas vraiment eu, si bien que j'avais du tout apprendre tout seul, puis elle semblait prendre la chose à la rigolade. « Bref, je passais dans le coin, ça fait longtemps qu’on n’a pas eu un peu de temps ensemble hors de la meute. » Erica dans toute sa splendeur, elle pensait toujours aux autres, du moment qu'elle les porte dans son cœur. C'était une des multiples qualités qu'elle avait. Moi pour ma part, j'étais un con, et j'voulais qu'on baise sur ma tombe. Ouais les musiques françaises ça montait rapidement à la tête, enfin passons.

Je finis par la regarder d'un air amusé en lui proposant de me suivre d'un signe de la tête tandis que j'allais vers la cuisine. « J'ai cru que c'était quelqu'un que je ne connaissais pas. Sinon je ne t'aurais pas sauté dessus, sauf pour m'amuser. » Je mis mes deux mains sur la table et me pencha légèrement en avant, appuyé sur mes poignets en la regardant finalement pour photographier les courbes de son visage. Avec Erica c'était tout ou rien, soit elle avait un visage qui donnait envie de lui croquer les joues, soit elle avait l'air d'une grosse garce que rien n'arrêtait, et ce que je disais n'était aucunement négatif, je n'étais pas mieux, quand je faisais une tête de sadique, je faisais limite peur d'après certains. Pas pour me déplaire en fin de compte. « C'est vrai que ça fait longtemps qu'on s'est pas vu juste tous les deux, mais on va y remédier du coup vu que t'es là ! » Au fond ça me faisait plaisir qu'elle passe me voir même si je ne le montrais pas, j'étais le genre de garçon à ne rien montrer, et tout laisser couler, parce que je n'avais pas été habitué à de telles marques d'attention dans ma vie, les seules que j'avais eu étaient des coups de bâton ou de ceinture, et ce n'étais pas le genre d'attention que j'aurais aimé recevoir. Parfois j'aurais aimé faire revivre mon père pour le tuer de mes propres mains juste pour qu'il voit à quel point je le détestais. Même maintenant je ne pouvais que le haïr, je ne ressentais aucunement de l'amour pour lui vu qu'il avait fait de ma vie un enfer. Je finis par m'enquérir de quelques banalités : « Tu vas bien alors ? Et tu veux boire quelque chose vu qu'il fait relativement chaud pour une fois ? »

Ce qui était bien avec Isaac c’est qu’il ne faisait jamais quelque chose dans sa plus simple banalité. Il trouvait toujours un moyen de contourner ces règles complètement bidon qui rendaient monotone la vie en société et on pouvait même dire qu’il ne manquait pas de ressources. Cette entrée fracassante, cet accoutrement presque indécent relevait de son unique esprit quelque peu tordu … Bien qu’Erica ne se montrait pas du tout contre ça, la lycanthropie faisait des merveilles sur notre confiance en soi et pouvait en témoigner la véracité à la seule présence de son ami. Il semblait mieux dans son corps ce qui était une bonne chose dans certains moments. Isaac semblait s’affirmer bien comme il était d’autant plus de son caractère du genre à se moquer de tout tant que cela ne le touchait pas était quand même intéressant aux yeux de la louve. Le jeune Lahey pouvait de se montrer à loisir le plus froid possible, jamais il ne perdrait aussi facilement l’intrigue qu’il exerce sur la jeune Reyes, qui voulait le percer à jour aussi facilement qu’il l’avait fait avec elle en déjà si peu de temps.

C’était quand même bon d’avoir un ami comme lui, et Erica ne pouvait que se réjouir d’avoir ce Bêta aussi atypique en compagnie de meute. Cela changeait vraiment de tous ces gens alignant leur caractère sur celui des autres alors qu’Isaac lui semblait faire ce qu’il voulait depuis sa transformation et surtout la disparition de son père. Il se libérait et cela faisait bien plaisir à la jeune louve de le voir mûrir tout comme il l’entend. Non pas qu’elle applaudisse ce sentiment de solitude n’ayant plus aucune famille proche mis à part la meute mais bien cette liberté dont il semblait jouir pleinement. Plus de parents derrière votre dos qui vous surveillaient en permanence, plus de comptes à rendre et de choses à faire sous la contrainte, ni même, plus particulièrement dans le cas du jeune Lahey … Une violence à supporter. Erica ne pouvait pas forcément comprendre son ancienne situation même si sa violence à elle n’était pas la même. Et c’était sans doute cette blessure commune qui les avait autant rapprochés à présent. Erica et Isaac avaient tous deux une revanche à prendre sur la vie.

Ce fut donc avec un certain plaisir que la blonde Erica suivit sagement Isaac jusque sa cuisine. En y repensant, elle n’avait jamais vraiment visité sa maison puisqu’ils avaient plutôt l’habitude de se retrouver au manoir de Derek lors des entraînements, des briefings de missions et tout ce bazar relatant de la vie surnaturelle. Ce petit moment qu’ils allaient donc passer tous allait être sans doute significatif d’une amitié bien réelle qui était en train de se former, et que cela n’allait plus être une simple relation de meute, ce qui allaient sans doute être profitable aux deux jeunes loups. Isaac répondit alors qu’il n’avait pas perçu la présence d’Erica tout de suite, chose que la louve pouvait comprendre mais pinça quand même les lèvres. Comment ne pouvait-on pas la reconnaître, elle, la seule louve de la ville (ou presque .. ?). Erica ne se l’expliquait pas vraiment, mais il n’y avait aucun souci avec ça, bien au contraire. D’une parole donc se faisant douce et joueuse, elle ajouta à sa phrase : « Eh bien je ferai en sorte à moins me faire remarquer alors. Je dois avouer qu’un tel accueil n’est pas de refus. » La jeune louve avait toujours aimé s’amuser même lorsque cela n’était pas à l’ordre du jour ou de la conversation. Elle s’était retenue depuis pas mal de temps afin de ne pas paraître plus bizarre qu’elle l’était aux yeux des autres mais maintenant elle n’allait pas s’en priver une seule seconde. S’appuyant alors près de lui sur la table ou il s’était posé, la blonde laissa alors son bel ami brun dérouler le fil de la conversation, échangeant alors les banalités d’usage qu’on pouvait quand même se permettre de respecter. « Et j’ai bien envie d’en profiter de ce temps-là, je ne pense pas que ça se présentera à nous comme ça bien souvent. » Faisant bien sûr allusion à tous les problèmes surnaturels qui entouraient Beacon Hills ces derniers temps. D’un côté, Isaac avait raison d’être prudent mais Erica, quant à elle, tant qu’elle n’avait pas de preuves concrètes de la situation qui se profilait prendrait ça à la rigolade … C’était peut-être suicidaire mais la jeune louve était encore jeune et n’avait pas toutes les clés d’expérience pour se prendre en décision. Cependant, elle n’était pas idiote, dès que son instinct de louve lui imposerait de rester prudente lors d’un raid avec sa meute, elle sortira les crocs dès que l’occasion se présentera. Alors qu’il lui demanda enfin comment elle allait et si elle voulait boire, la jolie blonde lui sourit gentiment : « Eh bien, on va dire que la morsure a beaucoup changé tout le sens de nos vies, on va dire que je « profite » de tout ça … Et puis, file-nous un verre de soda, si tu en bois aussi. » Elle lui laissa donc le temps de s’exécuter. Par profiter, elle entendait le fait qu'elle était bien sûr sujet à cette popularité accordée par le seul fait de la morsure et que celle-ci la dégoûtait plus qu'autre chose, prouvant une fois de plus que les jeunes élites du lycée n'étaient vraiment que des imbéciles ... Puis elle chassa cette méprise de sa pensée avant de reprendre plus légèrement : « Et toi alors ? Je ne te dérange pas ? Tu n’étais pas déjà accompagné j’espère.. ? » Et encore une petite pique dont la louve avait le secret. Elle adorait voir les gens mal à l’aise à ses propos bien qu’elle n’était pas sûre que cela fasse l’effet escompté sur Isaac, lui qui était si fier et n’ayant aucune honte sur ses gestes ou comportement pouvant paraître déplacés pour beaucoup de gens. Erica attendit alors sa réaction, patiemment, ne voulant pas non plus trop monopoliser la conversation, sinon cela n’allait pas enchanter le jeune homme, et le but de cette visite improvisée n’était bien sûr pas là.

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Dans toute ma vie, les parties heureuses n'étaient pas bien nombreuses. Non je n'ai jamais été défaitiste, bien au contraire, mais plutôt réaliste. Plus petit mes parents me détestaient déjà, allez savoir pourquoi, personne ne l'a jamais su, limite s'ils ne me frappaient pas déjà alors que j'avais trois ans, dans un sens cela ne m'aurait même pas étonné qu'il le fasse. Puis lorsque je me suis mis à grandir ce n'était pas pour arranger les choses, ils me désignaient à leurs amis comme un vulgaire objet une chose non voulue, et dès que j'avais le malheur de faire une bêtise, on me giflait et me donnait des coups de ceinture. En réalité c'était mon père qui faisait ça, ma mère s'était cassée bien plus tôt en ayant marre de tout cela, me laissant aux mains de mon géniteur. Non je n'exagérais rien, je peignais la réalité. Et quand j'ai commencé à aller au collège ça été l'enfer j'étais la proie facile, celui qu'on peut frapper parce qu'il est tout seul dans la cour, ça a été l'enfer, mon père s'en est aperçu et m'a fait vivre pire, m'enfermant quasiment dans ma chambre, j'entendais mon grand-frère hurler pour qu'il me laisse sortir, mais rien n'y faisait. A croire que j'étais un animal. Ouais, j'ai faillis m'en persuader moi même. Si bien que lui aussi est parti, à l'armée pour ne plus jamais revenir. Puis ce n'était pas tout, dans mes établissements scolaires, on se moquait souvent de moi, j'avais des vieilles loques en guise de vêtement, pas mal hein. Tout ce qui me faisait détester la société actuelle. Et maintenant j'avais encore plus de problèmes, les soucis d'adultes venaient se rajouter à la longue liste de sombres périodes de ma vie. Oui certes j'avais vécu de bonnes choses, mais c'était dérisoire par rapport à tout le reste, peu de monde savait exactement ce que j'avais vécu, et quand on me posait de questions sur mon passé, je mentais, pour éviter d'avoir honte. Mes parents étaient des connards, la société était de la merde, je détestais tout simplement tous ceux qui avaient fait de ma vie une torture digne de l'Asphodèle. Pourquoi de telles pensées ? Aucune idée, peut-être parce que rien d'autre ne me venait en tête à ce moment précis ? Qu'en savais-je ?

Le fait de voir Erica me ravissait au plus haut point, je n'allai pas être seul aujourd'hui tout compte fait, et un peu de compagnie me ferait du bien, moi qui d'ordinaire préférait la solitude au fourmillements. Ouais j'étais agoraphobe en y réfléchissant bien, je détestais les endroits où il y avait trop de monde, ça m'angoissait. En prime le temps dehors était agréable, du coup on allait pouvoir essayer ma machine inédite à Beacon Hills, pas mal hein ? J'espérais sincèrement que ça marchait, et qu'on ne finirait pas avec un couteau planté dans le ventre, ça serait dommage. Quoi que ça pouvait être amusant dans un sens. Bref, j'avais vraiment un humour merdique. « Eh bien, on va dire que la morsure a beaucoup changé tout le sens de nos vies, on va dire que je « profite » de tout ça … Et puis, file-nous un verre de soda, si tu en bois aussi. » Effectivement, à travers de la morsure, chacun des loups de la meute de Derek avait gagné quelque chose, Erica c'était son côté assuré, qu'elle avait perdu à cause de ses soucis médicaux, Scott c'était la popularité qu'il avait gagné, pour ma part c'était la liberté. Dans un sens, je remerciais mon alpha de m'avoir mordu, mais de l'autre coté cela voulait dire que je devais risquer ma vie avec le monde surnaturel et les chasseurs. Être un lycanthrope ce n'était pas chose aisée, et malheureusement c'était risqué. Nous devions garder notre sang-froid en tout moment pour éviter de se transformer en public et c'était loin d'être facile parfois. Je finis par aller chercher une bouteille de boisson à l'orange pétillante dans le frigidaire et pris deux verres dans le placard pour servir deux verres dont un que je fis glisser sur la table vers Erica. « Et toi alors ? Je ne te dérange pas ? Tu n’étais pas déjà accompagné j’espère.. ? » Un fin sourire se dessina sur mon visage tandis que je la regardais avec un air amusé. Elle me connaissait par cœur, je savais qu'elle s'attendait à ce que je sorte un truc assez salace. En même temps, j'adorais me démarquer par mon côté excentrique, si bien qu'à force elle devait avoir l'habitude, une fois en mission, lors d'un truc assez glauque, j'avais quand même réussis à dire que je trouvais la scène sexy. Enfin bref passons. « Hélas si tu me déranges, vu ma tenue, j'étais entrain de jouer avec mon chibre, mais je devrais remettre ça à plus tard. » Je lui adressais un sourire radieux, et finit par boire une gorgée de mon soda avant de reposer le verre sur la table et de la regarder avec toujours ce petit air mutin que l'on me connaissait. Je n'allais même pas lui démentir mes propos, ça serait avouer que ce n'était pas vrai, et justement je voulais qu'elle puisse le penser que l'idée lui traverse la tête, pas qu'elle m'imagine entrain de faire ce genre de chose ! Fort heureusement d'ailleurs. Enfin quoi que ? … Isaac c'est bon arrête avec tes pensées obscènes. Dans un sens ça m'amusait mais de l'autre côté ça me faisait passer pour un énorme pervers, mais tant pis. « Belle louvette, ça te dit de t'entraîner en ma noble compagnie cette après-midi ? J'ai un tout nouveau bijou technologique faut que tu le testes et me dises ce que tu en penses ! » Je fais exprès de parler comme un noble, limite j'aurais une tasse de thé dans les mains j'aurais levé le petit doigt en l'air pour me moquer de ces derniers. Oui j'étais moqueur, mais je prenais une revanche sur la vie, j'avais bien l'intention un jour de me venger de tous les gens qui avaient fait de ma vie un putain de film d'horreur.